Full, BettinaBettinaFull2024-04-302024-04-302024https://fis.uni-bamberg.de/handle/uniba/94989La poésie médiévale émerge d’une culture qui dispose d’un savoir riche et élaboré du langage. Par un maniement artistique et réflexif des mots, les poètes contrecarrent le verdict théologique qui affirme que le pouvoir de créer n’est pas concédé à l’homme. En croisant jeu de mots et forme poétique – celleci étant définie comme une structure porteuse des mots et constituée par le nombre de syllabes, la rime et la syntaxe – les poètes parviennent d’une part à produire un vide, un néant, qui rend concevable une création par la langue, et ils arrivent par ailleurs à façonner un espace qu’ils emplissent de la plénitude du quotidien, celui-ci s’avérant être un matériau de premier choix pour la fantaisie. À l’aube de la poésie vernaculaire, Guillaume IX d’Aquitaine trace par l’architecture des vers une effigie de l’auteur tout en affirmant le droit propre de l’ingenium humanum. Les fatrasies, par contre, apparues dans la culture urbaine savante d’Arras au XIIIe siècle, emploient les règles grammaticales pour transformer des fragments du réel en microcosmes imaginaires. Par la corrélation entre jeu de mots et forme, ces poèmes invitent, tel que montré dans l’article, à des spéculations sémiotiques et anthropologiques.fraallégorieambiguïtéarchitecturechimèrefatrasieforme fixegrammaireinventionle néantle quotidienrimesignetrobar400800Jeu de mots et forme dans la poésie médiévale : Guillaume IX d'Aquitaine et les 'Fatrasies d'Arras'bookparturn:nbn:de:bvb:473-irb-949899